Courses

Jacques Bosoni

Ce samedi matin 30 mars 2013, à Tassin, nous avons accompagné Jacques Bosoni pour son dernier voyage. En quelques phrases, je vais vous conter pourquoi un orienteur ne peut pas être indifférent à sa forte personnalité.

Avant Jacques Bosoni, il n’y avait pas de Course d’Orientation dans le Rhône !

Au début des années 70, Jacques était prof d’Education Physique et Sportive, assistant Plein Air à la Direction Régionale Jeunesse et Sports : Son domaine était toutes les activités de montagne, mais il pratiquait aussi, la Voile, la Spéléo et il était intéressé par tout ce qui était nouveau… Un dimanche matin, il a convié quelques amis à une épreuve bizarre : courir dans un bois à la recherche de balises à l’aide d’une boussole et d’une carte ; la carte était en noir et blanc et elle représentait la forêt du Noyer, prés de Tramoyes. J’ai pris le virus ce jour-là !

Jacques a fait partie des quelques pionniers qui ont « civilisé » la CO. Avant cette activité était réservée aux militaires.

Il a cartographié les espaces boisés prés de Lyon : à Ecully, La Tour de Salvagny, Charbonnières, Miribel, Givors etc.

Il a expérimenté de nombreuses formules plus ou moins compétitives ; en 1982, dans le Forez, avec une petite équipe, il organise un Raid International par équipes de 2 ; en 2013, ce sera la 32ème édition de ce Raid qui depuis quelques années a trouvé son nom O’bivwak.

Pendant toute cette période, Jacques n’avait pas abandonné ses activités sportives en montagne, mais professionnellement il avait été recruté par la Fédération Française Course d’Orientation en tant que Conseiller Technique Régional.

Jacques était un pionnier, un porteur de projets, un leader charismatique, mais en 1989, la Fédération Française de Course d’Orientation a considéré qu’il n’avait plus le profil adéquat pour son poste et il a été remercié… remercié n’est pas le mot juste, disons plutôt qu’il a été viré ! A 55 ans il s’est retrouvé prof d’EPS dans un collège difficile de la banlieue lyonnaise ! Je ne l’ai plus revu dans les bois avec une carte et une boussole…

En 2001, après quelques années de retraite très active, il a subi un Accident Vasculaire Cérébral qui lui a laissé de graves séquelles : côté gauche paralysé.

Il était bricoleur génial, avaleur de kilomètres, toujours prêt pour une aventure originale… Fini tout cela, mais je ne l’ai jamais entendu se plaindre ; il a conservé son goût de l’effort, son humour lucide et nos agapes hebdomadaires, après un footing pour nous et une marche pour lui n’ont jamais été mélancoliques !

Le 2 avril 2013

Jean-Claude Gandon licencié H70 à l’ALCO. Club 6906RA.